(celle-ci n'ayant pas subi la même étape de relecture)
(pic unrelated)
londonien : A[S]PIDISTRA, de ceux qui se disent underground ou plus simplement différent, comme si cela avait un sens, et qui a sur quelques uns de ses compagnons souterrains internationaux l'avantage non-négligeable de suivre une parution tout ce qu'il y a de plus aléatoire. (le titre est probablement un jeu de mots douteux sur le thème orwellien à rebours de la surveillance et de l'œil constant, lié au double sens purement lexical que l'on peut entendre et/ou voir si l'on s'y penche un brin, en anglais comme en français d'ailleurs : d'un côté adiposité/adiposity, et de l'autre le terme apis, soit abeille, qui correspond probablement à la taille de guêpe recommandée et élégante, dans un contraste balourd de finesse et de graisse (à ce petit jeu, on peut également estimer qu'il fait rapport à la plante elle-même ou au roman d'Orwell en question et non pas à des thématiques, qu'il est question de l'Apis égyptien et de sa tête de taureau, ou que le début « AS » est une savante élision du second s de « ass » (de cul, donc), fait en tant qu'as (comme l'as de trèfle et le as (comme) anglais aussi) et qu'ass à la fois et peut-être la sous-entente d'also known as (a.k.a.) (alias), que le PI renvoie à « pee », soit pisse, ou peut-être au nombre pi et que la structure du magazine suit les décimales d'une manière codifiée, voire à « bee », donc abeille, ce qui colle avec l'apis que l'on peut voir dans les quatre premières lettres ; la fin peut signifier un éventail de choses allant de la distraction à la détresse en passant par l'astral ou l'évident distribution ; plus longuement pédestre ou désastre, strasbourg ou pédéraste, etc., et personne ne sait vraiment la raison du crochetage du premier S, peut-être une modification secrète qui ferait du titre réel quelque chose approximativement anagrammatique comme ART IS APIS, PISA IS DSASTR, ART IS ASPIC, PART. DISTRA~, ASPIC IS DART, SIR AT DIAPS (hein ?), ASIATIC DIAPRS, IS DAT PARIS ? (non, c'est Londres), etc.)). Malgré quelques différences sur le sujet pour lequel September est venue (la mode, pourquoi l'abricot ?) et qui indiffère Ewa (ben c'est joli c'est tout), un certain lien se noue rapidement autour d'une bouteille de cognac sortie de sa bienséance à petites doses ; disons qu'une amitié est en marche.
La deuxième, Corinne Bourbonnois, française au physique de danseuse du ventre, posséde une impressionnante collection de culottes en coton (des petites culottes) (c'est une lubie qu'on s'imaginerait mieux convenir à September Kubica et ses hanches coquines, mais tant pis) (techniquement, c'est une passion qu'on évite d'ébruiter dans des milieux dépassant son cercle d'amis, et encore), venue rendre visite à un couple de connaissances. Intriguée par la fréquence avec laquelle elle croisait cette carnation vestimentaire pâlichonne, elle s'interrogea sur les goûts de cette peuplade étrange par l'intermédiaire desdits copains, qui lui apprirent ce qu'ils savaient de la chose, à savoir que c'était probablement directement issu d'une mode très orange venue de Finlande et que ça avait probablement tapé dans l'œil de quelque fashionista sans le sou qui avait teint tant bien que mal quelques tenues, le résultat fût un échec au point de vue de la copie et de l'intérêt direct, mais pas selon celui de l'intérêt de côté : le pâle lui convint, et le reste n'est qu'une belle histoire, propulsant cette pauvresse à un rang de dame secrète dans le monde modiste, organisant dans l'ombre les prochains chapeaux et souliers.
Au moment de la rencontre, son principal problème consiste à savoir de quelle façon écrire 99 en chiffres romains, XCIX ou plus simplement IC (par extension, cela fonctionne aussi avec 199, 299, etc. jusqu'à 999 : soit CMXCIX soit IM, et pas énormément plus loin), ce qui serait somme toute plus logique mais briserait l'espèce de rituel numéral asymétrique qui fait la force de ce système. Son magazine, très axé sur la “recherche de courants alternatifs” (dixit le tout premier éditorial), suivant le bimestre sur lequel il étale sa parution change de titre, modifiant une lettre à chaque fois et se situant successivement en haut, milieu-haut, mi-lieu, milieu-bas ou en bas avant de remonter) :
(après que le troisième magazine est sorti, soit au début de son histoire, il a été décidé que la combinaison FULL/BULL/BULB serait celle définitive, mettant un terme aux espoirs des amateurs de FULL/FUEL/QUEL ou de FULL/DULL/DOLL, le deux étant pourtant bien plus appropriés au magazine—on peut néanmoins imaginer avec le temps le magazine suivre un chemin tel que FAIL – FALL – FULL – BULL – BULB – BULL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – FUEL – QUEL – FUEL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – DULL – DOLL – DULL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – BULL – etc., l'identité graphique permettant à elle seule de capturer les lecteurs occasionnels).
(on voit donc que les titres FAIL et BULB seront moins usités avec le temps, ce qui reste somme tout compréhensible pour FAIL mais le serait plus avec BULL ; si les neuf titres s'uti-lisent avec le temps (en lieu et place des cinq encore présents), les proportions maximales iront à FALL et FULL, ce qui est appréciable et permettra encore plus de choses quand FALL sortira en automne)
(dire que d'aucuns songeaient aussi à en faire une série du genre LAST – LEST – LIST – LOST – LUST ; les trois lettres uniques et consonnes conservant la même police d'une paru-tion à l'autre tandis que la voyelle serait excentrée verticalement et posséderait un autre visuel, actionnant un thème majeur du numéro en question ; à croire qu'il y avait plus de propositions que de gens pour en faire)
(dans un tout autre domaine, on remarquera que la place accordée aux châteaux de cartes di-minue avec sa propension à les oublier)
La rencontre s'organise autour de quelques axes/questions bien déterminés : 1 que pen-sez-vous de cet engouement pour l'abricot et pourquoi le commerce de ce fruit ne monte-t-il pas en adéquation avec la vogue vestimentaire qui s'empare de la Pologne toute entière sauf les enfants et les vieux ? 2 qu'aimez-vous dans la vie et si vous pouviez répondre autre chose que le saut à skis ça m'arrangerait parce que tout le monde s'en cogne ? 3 que diriez-vous d'un voyage en Angleterre ? 4 voudriez-vous sauver ou détruire le monde ? 5 les beignets c'est plutôt fourré confiture ou nappé de crème ? 6 etc. L'interview se déroulant autour de bières, le courant passe avec heur, les réponses s'inscrivent entre des petits éclats rieurs ; un contact restera.
La troisième est une finlandaise avec un s—enfin on s'en fout, en tant que finlandaise elle aurait pu occuper le rôle d'une connaisseuse de la soi-disant mode orange et du ski nordique, mais fi ; tout cela pour montrer qu'on commence à s'intéresser à elle pour d'autres choses que celles qu'elle aime et sait. Qui ici compte est la deuxième, qui n'a pas su cacher son jeu mais qu'Ewa n'a pas jugé bon de relever, histoire de continuer sa vie un peu plus longtemps sans problèmes, faire la totale sur une saison si possible, de s'engager réellement quitte à partir juste après.
Peut-être par l'entremise de Corinne Bourbonnois, Ewa se met à lire et à s'ouvrir au reste du monde, à sortir de sa coquille tout en se réservant le droit de conserver son calme jusqu'à la fin de la prochaine saison sportive. D'abord apprenant par tous les moyens (elle lit et comprend déjà le polonais et l'anglais, un peu le français et l'italien), comme bien souvent on trouve ce genre de gens, autodidactes dit-on, qui terminent célèbres et sont fiers de l'annoncer au public ébahi et aux enfants dégoûtés, en s'empressant d'ajouter qu'il ne faut pas faire les mêmes erreurs qu'eux ; d'abord donc et s'excitant toute seule face à sa promesse d'attendre pour exploser, sa capacité à emmagasiner pour distribuer à l'envi et sans direction précise.
C'est ce qu'elle fait :
la saison 1996/1997 marquera son apogée sportive, son faîte lointain (elle remportera toutes les compétitions sur lesquelles elle s'engagera) (ratant la totale mais empochant la tour-née des quatre tremplins avec un nombre de points encore jamais égalé, mais devant malheureusement faire l'impasse sur les rendez-vous nippons de Sapporo et d'Hakuba), se terminant en apothéose les 22 et 23 mars 1997 à Planica, où elle écrasera littéralement la concurrence, épuisant le Letalnica lui-même, avec quatre sauts fabuleux, se posant respectivement à 237 puis 235,5 mètres le premier jour, avant de passer à un autre niveau encore le lendemain, sous les yeux ébahis (bien que, s'il faut être précis, elle ait été au-dessus des yeux ébahis) du public, des commentateurs, des publicistes, des oiseaux, des téléspectateurs et des autres sauteurs en retombant à 239 puis à 243,5 mètres, des performances inégalées, au moins la dernière, avec à chaque fois un télémark approximatif mais qui aura eu le mérite d'exister, lui donnant de la part des juges des notes maximales, abusifs mais éberlués et lui donnant ainsi par conduction, par logique et par exemple un paquet de points, lui donnant par avalanche patriote et festive l'envie de faire la fête toute la nuit, ou plutôt d'accepter bras grands ouverts la fête qui lui est promise, lui donnant l'occasion, c'est cela qui nous intéresse, de rencontrer, par un fortuit hasard (40HAZARD = 100% DANGEROSITY, RAPTORS), des gens qui s'intéressent à son sport par son seul intermédiaire, et d'autres allant jusqu'à l'empathie par l'intermédiaire de son sport et des capacités qu'il nécessite, principalement au niveau de la musculature jambière (elle a des mollets qui pourraient rendre des fétichistes fous et fétichistes des gens sans passion particulière pour le galbe jambier ; c'est à vrai dire son seul avantage physique, au sens séducteur (en l'occurrence issu d'un sens sportif), étant donné que son cul, s'il est musclé, est surtout osseux donc peu intéressant dans une optique de reluquage, son ventre, plat et musclé, pourrait être sensiblement attirant s'il n'était pas si indicateur de ses complexes, ses seins sont ceux des femmes que l'on catégorise généralement dans la boîte "planche à pain", sans le côté espiègle et mandibuleux de l'expression, qui laisse à penser que ce n'est pas en soi un problème, son visage est—est laid ; et l'on sait très bien qu'aucune autre partie n'intéresse les gens (les cheveux ? uniquement ? les bras ? les genoux ? les mains ?) ; d'une manière générale sa silhouette (de face ou de dos : de profil ou d'une autre façon (trois-quarts, sept-dixièmes, etc.) on ne discerne que trop bien le peu d'harmonie de son corps, même si on voit ainsi lesdits mollets (encore une fois)) est joliment découpée… on peut aussi s'imaginer que personne n'a envie de faire sa vie avec une ombre chinoise, parler avec un pan de mur plus sombre. Peut-être un mime ? Elle fait néanmoins partie d'une faction de plus en plus réduite de l'ensemble féminin : elle ne s'épile pas les sourcils. Cela est certes quelque chose de plaisant en théorie (et que, au milieu des sculptures et exercices de styles (arcs mal fichus, longueurs improbables, angles moribonds, vagues monocordes, épaisseur détestable, bizarreries supraorbitales ne s'affirmant que peu avec le trait) que cela entraîne, bien souvent hideuses car mal adaptés aux visages incriminés et pas non plus trop fameuses dans une perspective plus large) mais ne change pas grand-chose au fait qu'elle soit aussi séduisante qu'une holothurie—ses mollets, la puissance qu'ils dégagent à vue), très pratique pour voler un élément précis et selon les dernières études détruire les sprinters engagés par d'autres, comme dans ces dessins animés où tous se croisent à différents niveaux de verticalité et se prennent et reprennent un paquet quelconque (un jambon, un grille-pain, un slip, une bombe à retardement, de l'opium) ou comme ces enfants qui, effrayés par le fait que leurs grands frères les trouvent, cachent leurs lapins dans une boîte elle-même cachée et sans trou salvateur, le retrouvent mort peu après, outrés, quand ils retournent le caresser et lui donner des carottes, cela si l'on considère qu'Ewa prend la place du lapin schrödingerisé peut-être et que les activités qui risquent de lui être proposées cette nuit se retrouvent dans la catégorie mortifère à plus ou moins moyen terme et si l'on considère également que le monde est une boîte ou même que l'univers lui est assimilable, une image très romantique dans ses aboutissants et qui se révèle probablement très juste dans d'autres situations, si l'on considère aussi qu'il y a un grand-frère innommable ou invisible qui agit sur celui qui manipule l'éventuel lapin Ewa et que la carotte sert une nouvelle fois de symbole, ce qui rendrait Ewa (encore) proche (dans une duplication d'images) d'un âne, assez peu compatible avec un lapin, qu'aussi le monde est une cave (au contraire de l'autre qui n'est qu'une cage) (c'est là que vont cacher les lapins les enfants effrayés) ou un recoin quelconque sous des auspices meilleurs et aveuglants, ce qui rend la chose (une fois de plus) assez religieuse dans sa façon d'être, et qu'il y a des figures parentales ou du moins éducatrices ou plus simplement mystiques qui agissent dans l'ombre, ce qui reste, l'un dans l'autre et dans la situation d'analogie concernée assez idiot.
Bousculée de coin en ballon ; vers minuit, l'heure du crime, de la Crimée, de tout et rien. Un mec magnétique orné d'un nom idiot, comme un pseudonyme qui s'afficherait tellement et dès les premiers rapports qu'il perdrait sa notion de camouflage, une sorte de sédatif de la comparaison entre l'affichage et ce qu'il affiche. Déboussolée par l'euphorie de son succès, accentuée par son partage national et l'alcool, elle reste surprise que son milieu précis attire de telles personnes, pour ce qu'elle est obligée d'imaginer comme d'obscures raisons—ne pas dire mauvaises. Les discours s'embarquent à travers le flux de celui qui se présente avec un prénom japonais, montrant ses papiers comme le ferait un agent du FBI fantasmé : d'abord c'est un mouvement de main qui de la poche va à la poitrine pour déplier la pochette, ensuite l'ensemble de face… c'est surtout un geste consistant à prouver que l'on ne dit pas de la crotte (ou que si on en dit, on a une raison et qu'on l'estime valable) ainsi qu'une tentative d'anonymat : donner son nom et le montrer tout petit sous un sigle géant, lisible et évocateur : faire s'annuler la parole et le visuel écrasé par l'organisation que vous annoncez, la seule à rester en tête de 91,438% de la population douze minutes plus tard, mêlée entre le manque d'intérêt et l'oubli pur et simple d'une information sur deux (imaginons que c'est une question d'instinct de survie). Ils s'assoient, commencent à discuter sous le brouhaha du fait qu'elle soit encore loin de son pic de forme et de ses performances optimales, même en sautant déjà si loin et, étant ce qu'elle est, trouve l'offre donnée dans ses intérêts.
La deuxième, Corinne Bourbonnois, française au physique de danseuse du ventre, posséde une impressionnante collection de culottes en coton (des petites culottes) (c'est une lubie qu'on s'imaginerait mieux convenir à September Kubica et ses hanches coquines, mais tant pis) (techniquement, c'est une passion qu'on évite d'ébruiter dans des milieux dépassant son cercle d'amis, et encore), venue rendre visite à un couple de connaissances. Intriguée par la fréquence avec laquelle elle croisait cette carnation vestimentaire pâlichonne, elle s'interrogea sur les goûts de cette peuplade étrange par l'intermédiaire desdits copains, qui lui apprirent ce qu'ils savaient de la chose, à savoir que c'était probablement directement issu d'une mode très orange venue de Finlande et que ça avait probablement tapé dans l'œil de quelque fashionista sans le sou qui avait teint tant bien que mal quelques tenues, le résultat fût un échec au point de vue de la copie et de l'intérêt direct, mais pas selon celui de l'intérêt de côté : le pâle lui convint, et le reste n'est qu'une belle histoire, propulsant cette pauvresse à un rang de dame secrète dans le monde modiste, organisant dans l'ombre les prochains chapeaux et souliers.
Au moment de la rencontre, son principal problème consiste à savoir de quelle façon écrire 99 en chiffres romains, XCIX ou plus simplement IC (par extension, cela fonctionne aussi avec 199, 299, etc. jusqu'à 999 : soit CMXCIX soit IM, et pas énormément plus loin), ce qui serait somme toute plus logique mais briserait l'espèce de rituel numéral asymétrique qui fait la force de ce système. Son magazine, très axé sur la “recherche de courants alternatifs” (dixit le tout premier éditorial), suivant le bimestre sur lequel il étale sa parution change de titre, modifiant une lettre à chaque fois et se situant successivement en haut, milieu-haut, mi-lieu, milieu-bas ou en bas avant de remonter) :
FAIL
FALL
FULL
BULL
BULB
FALL
FULL
BULL
BULB
(après que le troisième magazine est sorti, soit au début de son histoire, il a été décidé que la combinaison FULL/BULL/BULB serait celle définitive, mettant un terme aux espoirs des amateurs de FULL/FUEL/QUEL ou de FULL/DULL/DOLL, le deux étant pourtant bien plus appropriés au magazine—on peut néanmoins imaginer avec le temps le magazine suivre un chemin tel que FAIL – FALL – FULL – BULL – BULB – BULL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – FUEL – QUEL – FUEL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – DULL – DOLL – DULL – FULL – FALL – FAIL – FALL – FULL – BULL – etc., l'identité graphique permettant à elle seule de capturer les lecteurs occasionnels).
(on voit donc que les titres FAIL et BULB seront moins usités avec le temps, ce qui reste somme tout compréhensible pour FAIL mais le serait plus avec BULL ; si les neuf titres s'uti-lisent avec le temps (en lieu et place des cinq encore présents), les proportions maximales iront à FALL et FULL, ce qui est appréciable et permettra encore plus de choses quand FALL sortira en automne)
(dire que d'aucuns songeaient aussi à en faire une série du genre LAST – LEST – LIST – LOST – LUST ; les trois lettres uniques et consonnes conservant la même police d'une paru-tion à l'autre tandis que la voyelle serait excentrée verticalement et posséderait un autre visuel, actionnant un thème majeur du numéro en question ; à croire qu'il y avait plus de propositions que de gens pour en faire)
(dans un tout autre domaine, on remarquera que la place accordée aux châteaux de cartes di-minue avec sa propension à les oublier)
La rencontre s'organise autour de quelques axes/questions bien déterminés : 1 que pen-sez-vous de cet engouement pour l'abricot et pourquoi le commerce de ce fruit ne monte-t-il pas en adéquation avec la vogue vestimentaire qui s'empare de la Pologne toute entière sauf les enfants et les vieux ? 2 qu'aimez-vous dans la vie et si vous pouviez répondre autre chose que le saut à skis ça m'arrangerait parce que tout le monde s'en cogne ? 3 que diriez-vous d'un voyage en Angleterre ? 4 voudriez-vous sauver ou détruire le monde ? 5 les beignets c'est plutôt fourré confiture ou nappé de crème ? 6 etc. L'interview se déroulant autour de bières, le courant passe avec heur, les réponses s'inscrivent entre des petits éclats rieurs ; un contact restera.
La troisième est une finlandaise avec un s—enfin on s'en fout, en tant que finlandaise elle aurait pu occuper le rôle d'une connaisseuse de la soi-disant mode orange et du ski nordique, mais fi ; tout cela pour montrer qu'on commence à s'intéresser à elle pour d'autres choses que celles qu'elle aime et sait. Qui ici compte est la deuxième, qui n'a pas su cacher son jeu mais qu'Ewa n'a pas jugé bon de relever, histoire de continuer sa vie un peu plus longtemps sans problèmes, faire la totale sur une saison si possible, de s'engager réellement quitte à partir juste après.
Peut-être par l'entremise de Corinne Bourbonnois, Ewa se met à lire et à s'ouvrir au reste du monde, à sortir de sa coquille tout en se réservant le droit de conserver son calme jusqu'à la fin de la prochaine saison sportive. D'abord apprenant par tous les moyens (elle lit et comprend déjà le polonais et l'anglais, un peu le français et l'italien), comme bien souvent on trouve ce genre de gens, autodidactes dit-on, qui terminent célèbres et sont fiers de l'annoncer au public ébahi et aux enfants dégoûtés, en s'empressant d'ajouter qu'il ne faut pas faire les mêmes erreurs qu'eux ; d'abord donc et s'excitant toute seule face à sa promesse d'attendre pour exploser, sa capacité à emmagasiner pour distribuer à l'envi et sans direction précise.
C'est ce qu'elle fait :
la saison 1996/1997 marquera son apogée sportive, son faîte lointain (elle remportera toutes les compétitions sur lesquelles elle s'engagera) (ratant la totale mais empochant la tour-née des quatre tremplins avec un nombre de points encore jamais égalé, mais devant malheureusement faire l'impasse sur les rendez-vous nippons de Sapporo et d'Hakuba), se terminant en apothéose les 22 et 23 mars 1997 à Planica, où elle écrasera littéralement la concurrence, épuisant le Letalnica lui-même, avec quatre sauts fabuleux, se posant respectivement à 237 puis 235,5 mètres le premier jour, avant de passer à un autre niveau encore le lendemain, sous les yeux ébahis (bien que, s'il faut être précis, elle ait été au-dessus des yeux ébahis) du public, des commentateurs, des publicistes, des oiseaux, des téléspectateurs et des autres sauteurs en retombant à 239 puis à 243,5 mètres, des performances inégalées, au moins la dernière, avec à chaque fois un télémark approximatif mais qui aura eu le mérite d'exister, lui donnant de la part des juges des notes maximales, abusifs mais éberlués et lui donnant ainsi par conduction, par logique et par exemple un paquet de points, lui donnant par avalanche patriote et festive l'envie de faire la fête toute la nuit, ou plutôt d'accepter bras grands ouverts la fête qui lui est promise, lui donnant l'occasion, c'est cela qui nous intéresse, de rencontrer, par un fortuit hasard (40HAZARD = 100% DANGEROSITY, RAPTORS), des gens qui s'intéressent à son sport par son seul intermédiaire, et d'autres allant jusqu'à l'empathie par l'intermédiaire de son sport et des capacités qu'il nécessite, principalement au niveau de la musculature jambière (elle a des mollets qui pourraient rendre des fétichistes fous et fétichistes des gens sans passion particulière pour le galbe jambier ; c'est à vrai dire son seul avantage physique, au sens séducteur (en l'occurrence issu d'un sens sportif), étant donné que son cul, s'il est musclé, est surtout osseux donc peu intéressant dans une optique de reluquage, son ventre, plat et musclé, pourrait être sensiblement attirant s'il n'était pas si indicateur de ses complexes, ses seins sont ceux des femmes que l'on catégorise généralement dans la boîte "planche à pain", sans le côté espiègle et mandibuleux de l'expression, qui laisse à penser que ce n'est pas en soi un problème, son visage est—est laid ; et l'on sait très bien qu'aucune autre partie n'intéresse les gens (les cheveux ? uniquement ? les bras ? les genoux ? les mains ?) ; d'une manière générale sa silhouette (de face ou de dos : de profil ou d'une autre façon (trois-quarts, sept-dixièmes, etc.) on ne discerne que trop bien le peu d'harmonie de son corps, même si on voit ainsi lesdits mollets (encore une fois)) est joliment découpée… on peut aussi s'imaginer que personne n'a envie de faire sa vie avec une ombre chinoise, parler avec un pan de mur plus sombre. Peut-être un mime ? Elle fait néanmoins partie d'une faction de plus en plus réduite de l'ensemble féminin : elle ne s'épile pas les sourcils. Cela est certes quelque chose de plaisant en théorie (et que, au milieu des sculptures et exercices de styles (arcs mal fichus, longueurs improbables, angles moribonds, vagues monocordes, épaisseur détestable, bizarreries supraorbitales ne s'affirmant que peu avec le trait) que cela entraîne, bien souvent hideuses car mal adaptés aux visages incriminés et pas non plus trop fameuses dans une perspective plus large) mais ne change pas grand-chose au fait qu'elle soit aussi séduisante qu'une holothurie—ses mollets, la puissance qu'ils dégagent à vue), très pratique pour voler un élément précis et selon les dernières études détruire les sprinters engagés par d'autres, comme dans ces dessins animés où tous se croisent à différents niveaux de verticalité et se prennent et reprennent un paquet quelconque (un jambon, un grille-pain, un slip, une bombe à retardement, de l'opium) ou comme ces enfants qui, effrayés par le fait que leurs grands frères les trouvent, cachent leurs lapins dans une boîte elle-même cachée et sans trou salvateur, le retrouvent mort peu après, outrés, quand ils retournent le caresser et lui donner des carottes, cela si l'on considère qu'Ewa prend la place du lapin schrödingerisé peut-être et que les activités qui risquent de lui être proposées cette nuit se retrouvent dans la catégorie mortifère à plus ou moins moyen terme et si l'on considère également que le monde est une boîte ou même que l'univers lui est assimilable, une image très romantique dans ses aboutissants et qui se révèle probablement très juste dans d'autres situations, si l'on considère aussi qu'il y a un grand-frère innommable ou invisible qui agit sur celui qui manipule l'éventuel lapin Ewa et que la carotte sert une nouvelle fois de symbole, ce qui rendrait Ewa (encore) proche (dans une duplication d'images) d'un âne, assez peu compatible avec un lapin, qu'aussi le monde est une cave (au contraire de l'autre qui n'est qu'une cage) (c'est là que vont cacher les lapins les enfants effrayés) ou un recoin quelconque sous des auspices meilleurs et aveuglants, ce qui rend la chose (une fois de plus) assez religieuse dans sa façon d'être, et qu'il y a des figures parentales ou du moins éducatrices ou plus simplement mystiques qui agissent dans l'ombre, ce qui reste, l'un dans l'autre et dans la situation d'analogie concernée assez idiot.
Bousculée de coin en ballon ; vers minuit, l'heure du crime, de la Crimée, de tout et rien. Un mec magnétique orné d'un nom idiot, comme un pseudonyme qui s'afficherait tellement et dès les premiers rapports qu'il perdrait sa notion de camouflage, une sorte de sédatif de la comparaison entre l'affichage et ce qu'il affiche. Déboussolée par l'euphorie de son succès, accentuée par son partage national et l'alcool, elle reste surprise que son milieu précis attire de telles personnes, pour ce qu'elle est obligée d'imaginer comme d'obscures raisons—ne pas dire mauvaises. Les discours s'embarquent à travers le flux de celui qui se présente avec un prénom japonais, montrant ses papiers comme le ferait un agent du FBI fantasmé : d'abord c'est un mouvement de main qui de la poche va à la poitrine pour déplier la pochette, ensuite l'ensemble de face… c'est surtout un geste consistant à prouver que l'on ne dit pas de la crotte (ou que si on en dit, on a une raison et qu'on l'estime valable) ainsi qu'une tentative d'anonymat : donner son nom et le montrer tout petit sous un sigle géant, lisible et évocateur : faire s'annuler la parole et le visuel écrasé par l'organisation que vous annoncez, la seule à rester en tête de 91,438% de la population douze minutes plus tard, mêlée entre le manque d'intérêt et l'oubli pur et simple d'une information sur deux (imaginons que c'est une question d'instinct de survie). Ils s'assoient, commencent à discuter sous le brouhaha du fait qu'elle soit encore loin de son pic de forme et de ses performances optimales, même en sautant déjà si loin et, étant ce qu'elle est, trouve l'offre donnée dans ses intérêts.
Bonus tangent : avoir piqué la cape de Jushin Liger rend Genba heureux.