26.10.08

petit dialogue entre œdipiens cathodiques

(ou éloge des gros lourds)

Personnages :
  • Eugénie, 17 ans
  • GAMMA, 17 ans
  • Ulsio, 18 ans
Eu.— mais c'est quoi ce programme ? C'est truffé de fautes
GA.— j'te trufferais bien, coquine
Eu.— espèce de petit—
Ul.— non mais attends, la prochaine fois tu veux pas dire qu'il est "fourré" de fautes ? C'est pas très juste mais j'aimerais bien changer la blague un peu. Et te fourrer aussi, j'aimerais bien, oui
GA.— ça devrait être rétroactif aussi
Eu.— non, et de toute façon ton truc ne sert à rien… c'est… hum, c'est aaah comme pisser dans un violon
Ul.— se branler dans un violon
Eu.— quoi ?
Ul.— on dit "se branler dans un violon", pas "pisser"
GA.— je confirme, ça serait totalement idiot de pisser dans un violon
Eu.— c'est le principe : ça veut dire que c'est inepte et inutile
GA.— mouais… J'veux dire, c'est quand même dommage pour le violon, il est foutu après, donc techniquement ce n'est pas inutile ; ça ne sert à rien mais ça change pas mal de trucs, donc je peux pas—en mon for intérieur—dire que c'est inutile—ma conception du truc, tu vois. Alors que si on se branle dedans, ça devrait pas changer grand-chose, suffit de trouver la bonne position
Ul.— et les cordes font de sacrées sensations
Eu. — quoi ? T'as déj—
GA.— c'est vrai ?
Ul.— ouais je t'assure, tu devrais essayer. Si je pouvais me faire Eugénie—je te cite juste comme exemple ma poule—à loisir je m'en servirais pas, mais là je suis seul et… ooooh oui tu vois, on fait ce qu'on peut
GA.— c'est pas un peu serré ?
Ul.— évidemment, mais ça augmente les sensations. Bon il faut prendre le coup étant donné que c'est euh un peu coupant, mais sinon c'est parfait, tu détends un peu et hop. Pour ceux qui débutent on peut aussi changer directement les cordes, ça vibre moins bien mais ça évite d'avoir une bite de lépreux
Eu.— c'est plus glamour qu'avec une flûte en tout cas
GA.— la flûte… un grand classique…
Ul.— y a des flûtes glamour, rien qu'une traversière c'est la classe. Sûr que si tu gardes ta merde de collégienne en plastique même pas impression bois tu va avoir une sale réaction en te pipotant le minou
Eu.— euh, oui… on va dire que j'ai rien entendu
GA.— en attendant c'est très con cette expression, c'est comme—
Ul.— je connais une boutique musicale sympa pas trop loin si tu veux
GA.— faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, c'est débile, fau—
Eu.— faudrait une sacrée bonde, oui, tu l'as déjà dit des milliers de fois. — Ulsio, je sais pas trop, on en reparlera…
GA.— rien que l'aspect musical, évidemment
Eu.— oui enfin j'ai dit on verra, faut pas mettre la charrue avant les bœufs
Ul.— ta mère
Eu.— quoi ?!
Ul.— on dit "faut pas mettre la charrue avant ta mère", pas "les bœufs"
GA.— je confirme, ça serait totalement idiot de mettre la charr—quoi ?
Ul.— ouais, qui se ferait une charrue de toute façon ?
GA.— je sais pas… ta mère ?
Eu.— vous êtes lourds
Ul.— pour le coup, je te trouve un peu… obtuse
GA.— pas comme ta mère, encore que… c'est quoi un angle obtus déjà ? plus ou moins que droit ?
Eu.— vous êtes juste lourds
GA.— comme ta—non… trop facile
Eu.— c'est ta mère qu'est facile
Ul.— mec t'es une buse, tu te fais avoir à chaque fois
GA.— chaque fois to you, sir
Eu.— quelle morgue
GA.— double assassinat dans cette rue, je crois bien. Le coupable n'était pas ma mère

etc.

16.10.08

spur of the moment

So if you see me in your town and I appear to be moody
It's cause I'm thinkin 'bout plans that's bigger than Serena booty
-- Ludacris

(• illustration ajoutée pour appuyer les dires de sieur Bridges et l'intensité de sa moodiness et FOR GRAET JUSTYS aussi, quoi que non, même avec du détachement*)

Au soir aimable et folichon du 12 février 2002 avril 1997, l'on aperçut de par toutes les régions du coin un halo de lumière pâlotte s'aventurer dans des recoins profonds des heureux territoires plats, par toutes les régions et les télescopes, outrés d'une violation si manifeste des accords sur la luminosité ambiante. La cause de cette auréole pleine comme une corne d'abondance (n'en ayant pourtant pas la forme) était la grande réception, au PALAIS DE VERSAILLES mesdames et messieurs (château) (mais oui les enfants aussi y allaient), réservé pour l'occasion, parterres de tulipes et tout un arsenal de choses propices à faire exploser de bonheur ambré le cœur et les poumons des gens passant par ici, menée tout spécialement pour le mariage de la Dame châtain clair Domitille Croquis et du Sieur imberbe et moyennement grand Raphaël Tabulon, menée en grande pompe car, comme l'exprimait à l'instant avec sa verve et son honneur habituels le Père Simon Tralala, jovial curé à la pointe de la théochnologie ecclésiaste : car en vérité, en vérité, je vous le dis, ces gens-là sont plus riches que Dubaï tout entier, ce qui est probablement faux et d'ailleurs plus que probablement un mensonge par exagération, mais se laisse dire et entendre quand c'est un respectable membre de l'Eglise (la question est de savoir si l'expression est redondante) qui l'annonce (peut-être était-ce une parabole), même sous l'emprise à demi-avouée du whisky bénit et des chips estampillés corpus christi sauce barbecue (CORPUS CHIPSI a fait faillite mais ses produits connaissent un succès ayant permis aux amateurs de les retrouver, à peine modifiés, chez d'autres découpeurs de patates), car en vérité, en vérité il nous le dit encore, bon sang ne saurait mentir. Il y eut—amen !, et tout reste assez calme un bon moment malgré les ponctuelles bêtises—large bombance et festoiements chatoyants tout au long de la nuit et même jusqu'au moment où les grasses matinées s'achèvent, comme pour casser des expressions et des gueules de bois, un ensemble d'événements satisfaisants, menés par un cortège de coucheries épuisantes et porteuses de découvertes sinon de fœtus, entre demoiselles d'honneur et membres du chœur de chant grégorien, quelques jeunes habiles amateurs de fiesta et de bamboula extérieurs aux sphères familiales des familles Tabulon et Croquis s'étant mêlés dans le tas dès les débuts, satisfaits d'avoir leur attirail génital prêt à un rapide emploi sous les longues robes blanches (chacun sait qu'un mariage est, pour qui sait faire et dans la mesure où ce n'est pas un mariage de monstres, une sacrée occasion de partouzer) de l'uniforme religieux, et bien d'autres choses faisant partie d'une cérémonie réussie et marquant d'une pierre aussi colorée qu'une glace à la fraise la chose dans l'autoroute souvenante de quiconque s'était engagé à boire plus que d'habitude ; traînant force rigolards et sensuels événements dans sa traîne comme le fait celle de la mariée, jusqu'à quelques événements peu estimables et même dirons-nous assez perturbants. Mais, allons—si, la soirée suivante, celle d'après peut-être, ils savent encore dormir, tout ira bien.

Notre cher ami le Père Simon Tralala, après avoir émis sa pensée sur l'état de richesse du tout jeune couple Tabulon et par extension (ou intension) des deux familles, s'en alla dégobiller dans un bosquet en compagnie d'autres ventres barbouillés, et rinça ses manquements à l'abstinence par le pelotage de fesses bien senti d'une portion congrue qui passait dans le domaine d'étendue de ses bras hagards. Il est intéressant de noter que cela se passe dès le début du grand repas, ordonné autour des jardins, alors que la petite partie de la journée réservée au domaine religieux vient de s'achever sur une explosion sonore et que le grand banquet commence à faire voir ses entrées dans les brumes d'un apéritif durant cinq heures. Domitille tout juste Tabulon, née Croquis, descend des grandiloquents escaliers avec sa robe probablement faite en peau de cul d'un animal en voie d'extinction, blanchie pour l'occasion, accompagnée du fier Raphaël et de son sceptre ouvragé comme celui d'un grand vizir, duquel il frappe le revêtement tapissaire des marches, le couple main dans la main au centre d'un couloir de convives très expressifs, le côté gauche (relativement au couple) commençant à s'évaporer pour aller courir dans l'herbe et faire les idiots dans les larges et espacés bassins, se courant après et se lançant des andouilleries comme s'ils étaient dans Mario Kart.

(a apparemment été écrit le 4 juillet au soir. Pas relu mais suivent environ 27.000 mots d'aventures dans lesquelles Heather Graham et d'autres, y compris une femme qui porte un pseudonyme de catcheuse flaubertienne et une autre qui mange des gambas, se battent contre un étrange amateur de chair féminine (le vil P. Chaussouris, déjà cité ici) ; dans lesquelles une femme essaiera sans succès de se suicider ; dans lesquelles un homme au pseudonyme semi-asiatique se transformera en otarie (oui, je sais) ; dans lesquelles Heather Graham et Chaussouris font d'honteuses blagues sur les noirs et les lesbiennes, peut-être un peu sur les juifs ; dans lesquelles la jeune journaliste de mode Corinne Bourbonnois se demande pourquoi, en chiffres dits romains, 999 s'écrit CMXCIX et non IC ; bref beaucoup de femmes, et des jolies bien souvent)
(l'exergue est ajoutée aujourd'hui, pour le simple bonheur de l'ajouter et de faire le jeu de mots en note qui suit)


* L'INSEE Lohan indique que 43% des personnes interrogées sont effrayées par cet exemple de postérieur.


Au revoir :