Explications d'un morceau de la contrainte du message posté pile avant.
1024 premiers mots : suppression d'une lettre (pas gênante à ce niveau-là) - lipogramme 1.
512 mots suivants : suppression d'une deuxième lettre (pas gênante) - 2.
256 mots suivants : suppression d'une troisième lettre (ça commence à serrer) - 3.
128 mots suivants : suppression d'une quatrième lettre - 4.
64 mots suivants : suppression d'une cinquième lettre - 5.
32 mots suivants : suppression d'une sixième lettre - 6.
16 mots suivants : suppression d'une septième lettre - 7.
8 mots suivants : suppression d'une huitième lettre - 8.
4 mots suivants : suppression d'une neuvième lettre - 9.
2 mots suivants : suppression d'une dixième lettre - 10.
Dernier mot : suppression d'une onzième lettre - 11.
(sans compter les absences involontaires d'autres lettres)
Soit 2047 mots (c'est du moins ce que le compteur intégré au traitement de texte me dit, rien à voir avec le film chiant de Wong Kar-Wai) me dit.
Au passage, j'ai pu me rendre compte que 1984 (coucou Orwell) est 1024 + 512 + 256 + 128 + 64.
Nota 1 : le texte participe d'un ensemble plus grand, tant pis si les motivations (haha ?) ne sont pas claires.
(Nota 1.5 de quelques jours plus tard : le texte est considéré comme trop faible pour faire partie d'un/de l' ensemble plus grand. )
Nota 2 : le texte participe aussi d'une volonté de non-réversibilité de son précédent immédiat, i.e. pas de correction du texte en amont (c'est à moitié faux étant donné qu'il a d'abord été rédigé en 1000, 500, 250 avant de voir qu'un peu plus loin je ne pourrai pas trancher entre 62 ou 63 mots (un demi-mot n'existe pas), mais c'est surtout aux trois quarts vrai).
Nota 3 : évidemment, les lettres partant une à une peuvent former un mot, puis un autre, puis un autre, puis un autre puis deux, puis deux encore, puis.
Nota 54 : le mot 1024 contient la lettre qui disparait dans les 512 suivants, et cetera. Je n'ai par contre pas poussé le vice jusqu'à allitérer (ou par voyelles) dans tous les sens.
20.4.08
2047
Chaussé de mocassins à la façon daim, d’un galurin cow-boy, cardigan nacarat autour du poitrail, Sol (alors s’intitulant R. B.), tout transi, faisait son troubadour urbain, souriant, chantant fort sur un trottoir, sur huit trottoirs, à Paris (il croit (croyait) ça), s’y baladant bandant dans son pantalon trop grand, poussant ainsi à bout son slip sous d’aucuns bravos ou cris badins (« paladin viril ! » ou plus impoli) sortis d’un (ou six) badauds (ou malandrins) du coin, paysans voisins hurlant ahuri(s) par son phallus rococo, tous soumis (y compris Sol) à l’alcool. Gravitant autour dudit Sol, un pygmalion flambant
Avant ça, sorti du boulot, riant autour d’un gros bocal (un aquarium), lui (Sol) balançait pataud sur un portail. S’avisant d’un canon passant pas trop loin, il chanta l’amour soudain qui vibrait pour la chic nana (illumination !) (un bijou aux jolis appas !) dans son corps, loin du goujat ou du malotru ou du fat il lui lança dans l’air son chant, sa voix roulant sans hasard sur rubans tordus pour courir au but voulu, ici fut donc un truc dont l’impact alla à la conclusion : la nana stoppa son pas adroit, tourna son corps plaisant, vit Sol qui bouillait à vingt bonds. Puis, la nana s’approchant, il accabla d’abord son orillon d’airs flambants, allant prompt, lui susurrant d’abondants mots d’admiration, gazouillant mots doux d’un cocon ou mots cochons quasi tabous…
Soupirant : Y a-t-il un nom vous clarifiant, mignon joyau ?
Piano : Subaru M.
Ravi : Ho. Du Japon. Subaru, un croustillant sandwich au clair lunal vous dirait-il ? Puis nous pourrions… nous voir autour d’un carafon, un balthazar.
L’air coquin : Ou un nabuchodonosor.
Jovial : Parfait. Dansons !
Tournicotant, l’impromptu duo va au bord du trottoir, faillit choir mais accomplit un fait inouï, partant sur un hardi azimut, dans un ravissant tourbillon. Plus au Sud, trois instants passant, Subaru applaudit un babouin jonglant, accompagnant un poilu portugais jonglant lui aussi (pas inclus dans l’admiration à Subaru), jonglant donc (babouin). Six brandons ! Bravo babouin. Sol, dubitatif, choisit d’applaudir un brin lui aussi. Ici ou là, un millions d’abrutis hurlant la promotion du babouin.
L’ami portugais, contrit d’un si grand affront (aucun bruit pour lui mais tout un tohu-bohu pour l’idiot babouin, troublant…), bondit au bas du podium d’impro, criant sur d’aucuns son affliction. On lui fait savoir rapidos qu’il n’a pas raison, son minimum syndical puant (un soupçon) l’idiot, « ton truc vaut autant d’ubik qu’un vacuum, andouillard ! », qu’on lui brait fort dans son ciboulot « compassion pour babouin, oui voilà c’qu’on a ! lui au moins n’a pas choisi, on voit aussi dans son air qu’il vous hait, qu’il maudit vos trucs, qu’il vomit son sort ». L’abstrait portugais pond : « Ah ! Ça, vous ! Vos savoirs sans fond ni fonds sont affabulations. Mon ami Bongo, un babouin, oui, vit ici puis cinq ans jà, jamais n’a plaint sa condition, j’irai aussi jusqu’à garantir qu’il vit tout gai, satisfait du lot autour. », un public, s’opposant sans plus savoir pourquoi : « Tyran ! Ton jour sur l’animal ici vivant n’aura pas plus d’instants futurs, toi
Sol produit un brin sa traction sur la main à Subaru, lui susurrant « laissons l’idiot discourant son baratin à un abruti aux longs baragouins insignifiants. » Plus loin : « Allons donc plutôt nous nourrir d’un frugal sandwich, ainsi qu’avançait ma proposition. Puis nous pourrons, pourquoi pas, ah, allons-y franco, courir à mon appart’, à ta maison, pour y assouvir nos pulsions et nous sur affaiblir sur un lit, fichu lit, navrant lit ployant sous nos corps. »
Subaru souscrit sans fric au contrat baisal.
PAF, aucun sandwich, frugal ou non, tout droit à la maison, hop, ça y va tout glissant vulval tout croupion tout coïtant BANG PAN passion pan dans l’cul, un vagin un phallus un duo d’anus un duo buccal, hop tout part autour d’un milliard (trois !) à combinaisons du kama-sutra ou RAAAAA all night long plus ou moins, plus ou moins car à plus ou moins trois horos du matinos, un bruit incongru, fort, aigu, pulsa dans la maison à Subaru, faisant finir sans sommation (mais si sommation) un coït long.
Discussion.
— Ton mari ?
— Mais non, abruti.
— Alors quoi ?
— Un ragondin ? Sun Quan ?
— Qui ça ?
— Un chinois. Un chinois mort.
— Mais pourquoi ?
— Sais pas moi, pourquoi pas ? Un ragondin aussi c’tait con a priori.
— Vrai. T’as du cran pour vouloir un ragondin ou un chinois mort, ici, quasi dans ton lit.
— Idiot.
Bruit. Inconnu. La situation—
Oh ! Un toubib (on voit ça à son habit blanc) joufflu (on voit ça à du gras parcourant tout son corps) surgit par un portail pourtant clos. D’un coup Sol bondit pour aboutir son cabochon mafflu. Poing droit, panard droit, coup dans son nombril, coup haut frontal sous son pif. Toubib knock-out, râlant plaintif. La suspicion s’installant, Subaru sort du lit, lâchant son coussin, va au toubib, grappillant son pouls.
— Mais pourquoi a-t-il fait du bruit ? S’il voulait nous froidir, il aurait choisi son motus. Pas malin pour un toubib. A moins…
— Oui, qu’il ait voulu mourir.
— Aussi, mais. Stop, dis-moi s’il a un signal incongru sur son bras.
(durant tout ça, Sol a toujours son phallus bandant, voulant rapidos son coït rompu)
— Ah. Sol, vois, il a un truc anormal. Un poinçon cobalt là, puis au moins huit par ici, formant un… Oh, abracadabrant, formant un abricot dansant la polka on dirait, oui la polka.
— Un abricot ! TRAHISON ! Pizza pizza~ !
Il accourt au corps du toubib pour voir ça. Oui, un abricot. Dansant. On dirait qu’il (l’abricot) a l’air jovial, pas trop courtois aussi, un diapason dans sa main.
— Ça m’a tout l’air d’un complot. On dirait
Piano, Titus Pullo sort du couloir où il languissait. Applaudissant Sol pour son illumination. « Bravissimo », dit-il souriant. « Tu vois, Sol, un toubib suffit pour t’ahurir, nous n’aurons plus goût à assaillir ton cul si adouci, gros ramolli… Tu sais pourtant qu’au Nord nous voulons ta participation à nos complots. Rachid Bilovitch aura fort à accomplir pour ta soumission. Ton bluff finira mal, sais donc ça.
— Mais pourquoi un toubib ?
— Ta fabulation dit toubib, ton hallucination dit toubib. Mais vois sous son mascaron rubicond sa conformation. Tu sauras alors—
— Ahah, Titus, toujours aussi impulsif. Ça conduira ta fin.
Soudain Sol saisit un bonbon (azur), fait trois fluctuations du bassin, catapultant ainsi l’azur bonbon, qui va droit implosant sur Titus, fumant, noircissant tout autour. Sol court, bruyant, ouvrir l’hublot puis va sous l’imposant lit à Subaru. Titus, impulsif (oui), trouvant sa raison hors du noir fumant, soupirant (« Boudiou, trop pas subtil. Chiant… »), bondit par l’hublot, criant Taïaut. Assolant il poursuit un contour passant pas trop loin, convaincu dans un brouillard quasi marron.
Sol, sortant du lit, dit à Subaru qu’il, l’idiot Titus, pourrait courir durant au moins trois saisons sans voir qu’il suivait un mauvais couloir, nous pouvons donc partir sur un hardi joli coït. Parcourant d’x à y, w aussi l’idiot.
Subaru boit du soda.
— On fait quoi du toubib ? Il a l’air mort.
— Ranafout’. Mais pourquoi un portrait d’Akira T. sur ton mur ? Mais ! On dirait qu’il a du cristal autour du cou. Inouï !
— Bon, CHUT, finis donc ton boulot, voilà mon minou, vas-y hop hop hop sors ton dard, ou plutôt… ah non, toujours à poil, va donc au but.
— Prima Donna, j’ai faim.
— Prima Donna, pourquoi pas. WITH A TWIST. Un twist syncopathicus.
Un instant plus tard, Sol oracula. Jusqu’au plafond, sans qu’il soit normal d’avoir autant d’action. Au plafond, non mais, ça n’a aucun vrai, trop fantasmant ou du moins trop idiot.
— Tu vois, tu sais, un portrait d’Akira T., si haut, si laid pourtant, pourquoi ? J’l’admirions aussi, mais là… un pas franchi. Un pas trop troubadour.
Subaru, l’air conciliant, lui fait voir qu’il dit du caca. Tout ça vaut un canon, donc Sol, s’il vous plait, plus un mot, ça vaudra pas plus mal, non ? vos amours sont donc si… nains.
— Trahison !
Sol fuit (pas dans l’axial à Titus), puis boit. Voilà pourquoi, à l’instant, Sol a toujours son zob tout dur, bandant dans son pantalon. Chicots abrasifs, mains tançant un abruti hurlant du coin. Pif. Paf. Droit dans ton bidon, couillon. Allant fourbu avoir son coup d’alcool au bar du coin, Sol ramassa la Ray Ban du couillon, qui vivait à la façon d’un robot kitsch du cosmos, oubliant automatiqutacboum son flux. Sans plus d’aplomb, mi-rompu par l’air pulsant autour, Sol tintinnabulant va tout droit insubmarsouin au Titanic, bar maladif imposant où tout va sombrant, mais, car il y a un mais, mollo oui, sombrant mollo, sans plus participants mais suivant un apokalupsis bouffon, , oui bouffon, un truc tombant dans son plaisir automatisant, dans sa volution chorus (il y a trois ans, Titanic coula tout droit suivant un patron poltron, il y a six ans aussi, Titanic chavira par un vol amplifiant à dix-huit ans jà Titanic s’abandonna sur un trou aux capitaux, usw.), arrachant ici ou au coin d’aucuns cris paradisiaux. Moribond, soupirant façà un vasistas du Titanic, un couyon murmura qu’son fiasco n’avait pas d’union aux humains. Pas à voir. Pas qu’son fiasco soumis, mais Fiasco au haut F, toujours un mort n’a pas d’accointant à un Humain, au haut H aussi. In abstracto, car sarcasmant sans qu’autour on voit ça, un couyon disait qu’un chut faisait aucun bruit. — Aucun ! Ça n’a à voir qu’au rapport ! Jamais nos façons n’iront. Fructifiant, non. Chambardant, non. Transformant, jamais, j’vous dit ça comm’ ça… Jamais fut tout, jamais n’aurons.
— Oh, tu fais ton bovin. Chiant.
— Non !
— Si, bovin, rustaud rococo. Tu dis du bon, mais un hanap d’arak aura toujours raison sur ton corps, du coup tout trop chiant.
— Voici, au moins j’dis du bon. Assobri ça s’ra comparab’, tu sais tout ça.
— Non. Ou si. Ouais.
Un drojki s’introduit dans un trottoir adjaçuvant.
Bart (oui, « S. s’nommant jadis B. », tout ça fut inscrit), passant titubant, s’approcha du duo causant. Baston. Non, aucun. Courquoi un pombat ? Pharos appuyant contours barbus ou viciains, ombrant sous d’aucuns photons d’amphibourri. Bart stroboscopant, paumant jusqu’à sa main dans un apparat chroniquant si puissant, coruscation ourdissant par ici. Abandonnant son avis d’antan, B. part sur Titanic, baroudant, hardi, quasi-fanfaron. Ouvrant un truc Bart voit six souris paradant sur un comptoir, puis un autochton. Un non-dit : autochton, chiant chantant, boit sa vodka.
Fascinant… bandant, Bart sur un brancard afin d’injactir du rhum rapidus, puis un sandwich si ça va. Instants passant sans qu’un habitant du Titanic par ici. « Hi ! Ha ! J’ai faim. » Tutti du cinabrakutus partant à priapus, Bart, appauvri, a du fait un brin d’appantit irrassasiant qui aim’rait sa paix, car ça fait du barbant, Bart va chafrin, sa faim s’avançant sur sa chair. « Du miam, du miam à Bart. »
Transitant transi, Bart par hasard attrapa fric-frac un pain charchutant. Massant pansu, mâchant sans praxis.
— Qu’as-tu ? dit un sacristain massif, maffrux.
Fin du truc, Bart part dans un parc juxtant, suit un mandarin aqua puis attaqua. Puf. Humidant, buvant un brin, B. jamba sans mistraux. Suivant sans fin un mandarin aqua puis attaqua. Puf. Fraîchant, buvant un brin, B. brancha sans bistraux. Suivant un canard, futur cirrus bandit. Y avait, pas vrai, un jury du canard vaquant.
Bink axquis au hasard. Narcissidiscursif, causant, cuit d’ici. Canard candarin pas bavard suivi sur un kayak fard d’andin…
Ancrant. Sur pur quasar azur.
Cancanant, canandarin fuit subitus.
Quasar accru, attardant au nacarat. Un sursaut canard !
Qutatis Qutandis, un bizut bandit vitant arriva ici au parc, abandonna du fard nitra.
Razzia. Un. Bart vaut ta fin, ahuri piaf ravi. Canard parti à un infini, cuivri. Tant dur, tant.
~Divin haut.
Capriciant, appraxicanardant, Bart va titibant râtir canardin. Titan. Bikini cyan, Bart finit à aqra panachard criant.
Infini, canandin, Caïn Caïn. Tapin tippant, chiant, fichait.
Haï ici, B. china.
Ani fapa.
Iniq.
les trucs en rapport :
contrainte rigolote
3.4.08
The Sanza Affair
(attention attention, ce qui suit dévoile la totalité de l’intrigue de The Sanza Affair (Altmann’s Tongue, Brian Evenson). Si vous ne voulez pas en savoir plus, stoppez votre lecture au premier nom de singe qui arrive dans les mots qui suivent. Autruche. C’est une des histoires les moins « violentes » du recueil, plus longue et laissant presque les meurtres de côté par son aspect moins direct. Mandrill.)
1) La piste factuelle. (il n’y a pas de deux)
Si l’on ne sait pas exactement où et/ou quand se déroule cette histoire, on peut au moins tirer de l’agencement pratique des événements le cheminement de la mort de Lund (vous me rétorquerez qu’il n’est pas à proprement parler mort, je vous dis simplement que ça n’a aucune importance), de lui seul, à partir du moment où les rouages quittent d'autres personnes pour qu'il se fixe sur leur rythme, qui se résume au final à « des gens lui tirent dessus ». On peut remonter les pistes, dire qu’il a fouillé la merde, les faits sont là : il est mort.
a) la piste policière. (il y a à peine un bé)
Remontons. Sanza est mort. Les pistes ne sont pas des plus claires, personne ne peut expliquer pourquoi il est mort mais tout le monde, interrogé (sa femme, son seul ami, sa secrétaire, ses collègues, ses supérieurs), a quelque chose à en dire. On sait simplement qu’il enquêtait sur une affaire normalement classée depuis longtemps, réouverte avec de nouveaux éléments, et continuée malgré les demandes de plus en plus pressantes d’abandon faites par ses supérieurs. Il devient évident qu’ils ont quelque chose à cacher, que c’est probablement pour cette raison que Sanza a été refroidi (euphémisme drôle). Quelque chose est là, se balançant à la frontière entre le complot de petite envergure et l’envie de finir ses jours devant les barreaux, moment classique du commissariat fantasmé. Ça résout l’affaire et à la fois ne résout rien ; on suppose d’abord, l’histoire est menée comme telle, que sa femme ou son ami ont à voir avec tout ça. Réfutations, suspections, choses étranges (il est possible que Sanza s’envoyait lui-même des cartes postales et était son propre correspondant dans des parties d’échecs interminables). Des pistes qui se forment et qui vont dans des culs-de-sac plus ou moins profonds et élaborés, conduisant parfois en des couloirs successifs. Des histoires de bols, de petits pois, des théories improbables à leur propos et l’étude de la plupart de ces pistes, représentatives d'ensembles absents. On retrouve des pièces sous les paupières de Sanza et d’une autre victime, qu’on pourrait qualifier, en restant assez neutre, de « collatérale ». Pourquoi ? On trouve un papier sur lequel est écrit « anamnèse » sous la langue morte de Sanza. Bien, cela correspond au reste. Mais cela n’indique rien pour autant sinon l'idée, provoquée, du petit complot fomenté derrière les bureaux.
On nous présente des preuves et des faits. Quand il n’y a pas de preuves, on nous présente des faits, et inversement. Si ni l’un ni l’autre ne sont là, les estimations sont données, allant d'un extrême à l'autre suivant qui en parle. On verra là aussi que les petits morceaux de vérité(s) ne sont pas forcément où on pouvait s’y attendre : alors que la secrétaire de Sanza nous annonce que ses supérieurs (à Sanza) (donc les siens aussi) le violentaient presque, le menaçaient frontalement, eux-mêmes nous disent qu’ils n’ont fait que leur travail normal, lui demandant à demi-mot de s’arrêter, insistant quelque peu uniquement après son manque de coopération, après tout il y a plus important à faire. Pourquoi pas. La distorsion arrive lorsque Lund, chargé de l’enquête de Sanza, en vient à soupçonner les supérieurs en question ; ils lui demandent effectivement de s’arrêter, mais rien n’est physique avant la fin, les menaces sont mielleuses et implicites, et ne sont que peu des menaces, comme ils disaient faire à propos de Sanza. On en vient à soupçonner aussi la secrétaire, pourquoi pas une menteuse, et Lund même, qui pourrait bien avoir quelque chose à cacher, tant qu’on y est. En parallèle, rapidement ou non, on s’aperçoit qu’on est (encore une fois, peut-être) en présence d’une chaîne et non d’un simple camouflage de crime. Lund enquête sur Sanza, qui enquêtait sur « l’affaire Hadden ». On ne sait pas grand-chose de cet Hadden, ni du Ramsay qu’il a tué, mais pris comme ils viennent, les éléments peuvent indiquer qu’il (Ramsay) enquêtait lui-même sur quelqu’un qui enquêtait sur etc. Même s'il ne le faisait pas comme Sanza ou Lund, il a été refroidi parce qu'il s'intéressait de trop près à des choses qu'il n'aurait pas dû suivre. On nage en plein dans un imaginaire fantasque de police et de vendettas timides, de figurations rêvées, tout en se débattant pour rester terre à terre, aidé et ancré par les multiples pistes tout ce qu'il y a de plus matérielles. Happés dans un engrenage fascinant, ersatz de mouvement perpétuel dans lequel des gens meurent uniquement pour avoir vu d'autres gens morts.
b) la piste qui glisse.
On peut aussi supposer le suicide de Lund. De Sanza. Ainsi de suite, du prochain ou du précédent. La recherche de la vérité a du bon, mais il court dans la gueule du loup et le sait. Et y va, découvrant en même temps que celle de Sanza sa propre fin. Le principal problème de Fox Mulder, c’est qu’il a toujours su que la vérité était ici.
1) La piste factuelle. (il n’y a pas de deux)
Si l’on ne sait pas exactement où et/ou quand se déroule cette histoire, on peut au moins tirer de l’agencement pratique des événements le cheminement de la mort de Lund (vous me rétorquerez qu’il n’est pas à proprement parler mort, je vous dis simplement que ça n’a aucune importance), de lui seul, à partir du moment où les rouages quittent d'autres personnes pour qu'il se fixe sur leur rythme, qui se résume au final à « des gens lui tirent dessus ». On peut remonter les pistes, dire qu’il a fouillé la merde, les faits sont là : il est mort.
a) la piste policière. (il y a à peine un bé)
Remontons. Sanza est mort. Les pistes ne sont pas des plus claires, personne ne peut expliquer pourquoi il est mort mais tout le monde, interrogé (sa femme, son seul ami, sa secrétaire, ses collègues, ses supérieurs), a quelque chose à en dire. On sait simplement qu’il enquêtait sur une affaire normalement classée depuis longtemps, réouverte avec de nouveaux éléments, et continuée malgré les demandes de plus en plus pressantes d’abandon faites par ses supérieurs. Il devient évident qu’ils ont quelque chose à cacher, que c’est probablement pour cette raison que Sanza a été refroidi (euphémisme drôle). Quelque chose est là, se balançant à la frontière entre le complot de petite envergure et l’envie de finir ses jours devant les barreaux, moment classique du commissariat fantasmé. Ça résout l’affaire et à la fois ne résout rien ; on suppose d’abord, l’histoire est menée comme telle, que sa femme ou son ami ont à voir avec tout ça. Réfutations, suspections, choses étranges (il est possible que Sanza s’envoyait lui-même des cartes postales et était son propre correspondant dans des parties d’échecs interminables). Des pistes qui se forment et qui vont dans des culs-de-sac plus ou moins profonds et élaborés, conduisant parfois en des couloirs successifs. Des histoires de bols, de petits pois, des théories improbables à leur propos et l’étude de la plupart de ces pistes, représentatives d'ensembles absents. On retrouve des pièces sous les paupières de Sanza et d’une autre victime, qu’on pourrait qualifier, en restant assez neutre, de « collatérale ». Pourquoi ? On trouve un papier sur lequel est écrit « anamnèse » sous la langue morte de Sanza. Bien, cela correspond au reste. Mais cela n’indique rien pour autant sinon l'idée, provoquée, du petit complot fomenté derrière les bureaux.
On nous présente des preuves et des faits. Quand il n’y a pas de preuves, on nous présente des faits, et inversement. Si ni l’un ni l’autre ne sont là, les estimations sont données, allant d'un extrême à l'autre suivant qui en parle. On verra là aussi que les petits morceaux de vérité(s) ne sont pas forcément où on pouvait s’y attendre : alors que la secrétaire de Sanza nous annonce que ses supérieurs (à Sanza) (donc les siens aussi) le violentaient presque, le menaçaient frontalement, eux-mêmes nous disent qu’ils n’ont fait que leur travail normal, lui demandant à demi-mot de s’arrêter, insistant quelque peu uniquement après son manque de coopération, après tout il y a plus important à faire. Pourquoi pas. La distorsion arrive lorsque Lund, chargé de l’enquête de Sanza, en vient à soupçonner les supérieurs en question ; ils lui demandent effectivement de s’arrêter, mais rien n’est physique avant la fin, les menaces sont mielleuses et implicites, et ne sont que peu des menaces, comme ils disaient faire à propos de Sanza. On en vient à soupçonner aussi la secrétaire, pourquoi pas une menteuse, et Lund même, qui pourrait bien avoir quelque chose à cacher, tant qu’on y est. En parallèle, rapidement ou non, on s’aperçoit qu’on est (encore une fois, peut-être) en présence d’une chaîne et non d’un simple camouflage de crime. Lund enquête sur Sanza, qui enquêtait sur « l’affaire Hadden ». On ne sait pas grand-chose de cet Hadden, ni du Ramsay qu’il a tué, mais pris comme ils viennent, les éléments peuvent indiquer qu’il (Ramsay) enquêtait lui-même sur quelqu’un qui enquêtait sur etc. Même s'il ne le faisait pas comme Sanza ou Lund, il a été refroidi parce qu'il s'intéressait de trop près à des choses qu'il n'aurait pas dû suivre. On nage en plein dans un imaginaire fantasque de police et de vendettas timides, de figurations rêvées, tout en se débattant pour rester terre à terre, aidé et ancré par les multiples pistes tout ce qu'il y a de plus matérielles. Happés dans un engrenage fascinant, ersatz de mouvement perpétuel dans lequel des gens meurent uniquement pour avoir vu d'autres gens morts.
b) la piste qui glisse.
On peut aussi supposer le suicide de Lund. De Sanza. Ainsi de suite, du prochain ou du précédent. La recherche de la vérité a du bon, mais il court dans la gueule du loup et le sait. Et y va, découvrant en même temps que celle de Sanza sa propre fin. Le principal problème de Fox Mulder, c’est qu’il a toujours su que la vérité était ici.
les trucs en rapport :
Altmann's Tongue,
Evenson,
message écrit en douze minutes,
The Sanza Affair
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