21.12.07

still only 4 cents -- slightly higher on Mars



Note rapide sur Wilson : a consideration of the sources, de David Mamet (2000), avant d’attaquer, si cela est possible, la page 195.

Pour précis être, je ne sais pas en quelle année tout cela se trouve; 2100 et quelques, 2200, plus tard peut-être, les gens vivent sur Mars (ce qui permet d’avoir une référence directe à Edgar Rice Burroughs, la troisième que je croise de toutes mes lectures, assez peu nombreuses pour que cela soit remarqué); il y a eu des émeutes, internet est mort, la connaissance a été perdue, du moins pas totalement sinon comment saurait-on qu’elle l’a été ? Les référents les plus connus à quoi cela peut renvoyer consiste en Pale Fire (Feu Pâle, Vlad. Nabokov, pédophile pas même camouflé) d’un côté pour l’aspect reprise de choses et explications en notes prolixes, en Infinite Jest (pas traduit, David Foster Wallace, tennisman frustré) (qui fait lui aussi preuve d’une volubilité peu commune en ce qui concerne l’annotation) pour l’explosion et les sources citées à tout va, ainsi peut-être que pour l’avenir pervers phénomène, marqué par Coca-Cola (mon traitement de texte ne souligne pas de rouge le terme Coca-Cola, on est déjà foutu) et d’autres entités commerciales phagocytes, si extrêmes qu’elles combinent mieux même qu’aujourd’hui les bouts du spectre de la visibilité, peut-être encore aussi pour l’humour omniprésent—le plus souvent c’est un paysage après avalanche de comique qui est présenté, d’un humour qui fait plus penser « tiens, ça c’est drôle » que créer éclats de rire voire tapes douloureuses sur les genoux.
On me souffle dans l’oreillette que ça tiendrait également du La vie mode d’emploi, de notre ami Georges Perec. Je n’en sais rien.
Car tout ça glisse. Un ensemble de chapitres courts, dans un tout qui devient laborieux à aborder de bloc. Les sources, considérées, liées forcément et plus ou moins éparses retracent la toile mythologique et historique de ce qui a survécu, a passé, s’est crée sur les décombres. Poèmes, erreurs typographiques volontaires ou non formant des sens cachés, extraits, Histoire, événements, surface assez peu stable. La tentative d’éclairer la période obscure étudiée passe, dans son organisation, à un bordel peu compréhensible. Les idées fusent, s’annulent. Les fragments ont beaux être la seule forme à qui l’on peut faire confiance (Barthelme, see the moon, in Sixty stories (je cite de mémoire, il est incroyablement probable que le « fragments are the only form I trust » fasse partie d’une des 59 autres histoires)), arrive un moment où elle* ne suffit plus. De la même manière, le rasoir d’Occam ne sert pas forcément à grand’chose face à une situation sur laquelle un voile, deux voiles, trois voiles, quatre voiles, seize catamarans et quelques siècles sont tombés. Encore de la même manière, le fait de l’existence de l’observateur induit la non-réalité de ce qui est vu. Il devient impossible de récréer un passé objectif (même si personne n’a probablement jamais prétendu le faire, il est de bon ton de dire que l’histoire est celle donnée par les vainqueurs, tout en tentant de faire la part du lion, du tigre et de l’ours, etc.), impossible par conséquent, et ce même en utilisant le plus fin des tons doctorants (qui finit par s’annihiler, mangeant sa pertinence en digressant sur n’importe quoi sinon tout), de considérer la conséquence.

J’ai rien compris, je ne sais même pas si c’est un bon bouquin.


*la confiance.

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