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5.12.07

"Today, maybe parody is the real thing."

Remontant petit à petit d’une perte d’envie de lire qui aura bien duré trois ou quatre semaines, accompagnée d’ailleurs d’une propension à trouver son pseudonyme plus ridicule que d’habitude (après tout, c’était la raison—si raison existait—du choix), otarie décide, peu après avoir entendu dans le bus une gamine d’environ huit ans dire à une copine d’âge semblable qu’elle connaissait ma foi assez bien les religions (les juifs s’habillent en noir, ils ont des chapeaux et des bouclettes, les femmes se rasent la tête et portent du bleu; les témoins de Jéhovah frappent aux portes pour indiquer que la fin du monde c’est pour bientôt et qu’il serait de bon ton d’être témoin de Jéhovah quand ça arrivera, histoire d’être dans les deux seules personnes qui survivront; Dieu s’il existait il ne permettrait pas les guerres et puis sa résurrection c’est magique donc le Père Noël n’existe pas tu vois comme je m’y connais espèce de barbare t’y connais rien t’as pas le droit de croire en Dieu) et qu’elle était passionnée par les mythes—mais, stoppons la phrase pour la remonter dans un autre sens : cette petite blonde, probablement insupportable quand plus vieille elle sera, sort quelque chose qui me fait sortir à moitié de ma Smuggler’s Bible (septième partie alors) rythmée par les feux rouges, une sorte de lien inter-MZDien totalement absurde passant par le côté grec de l’affaire : le Minotaure, tu vois, il est mi-homme mi-bovin, et y’a un mec qu’est allé dans le labyrinthe pour euh je sais plus et là hop il a du miel et des plumes dans les poches, il se fout du miel sur les bras, il y colle les plumes et il s’envole, mais il va trop près et retombe. L’un dans l’autre, il y a de l’idée au milieu des trous, après tout Icare est le fils de Dédale, mais là où l’engrenage s’est grippé par rapport à ce que chacun raconte, c’est cette histoire de miel, que vient-il foutre là ? Qui a lu Only Revolutions ou son pendant traduit sait que le miel est d’importance presque capitale. Peut-être que cette gamine sait des choses qui me dépassent.
Le pire étant au final que ce manque d’envie m’aura envoyé n’importe où, à mettre un petit mois pour passer d’un bout à l’autre d’A Smuggler’s Bible, a être plus perdu encore que je l’aurais été à rythme plus rapide, à ne plus pouvoir me souvenir qui a déjà rencontré qui dans cette toile (peinture et araignée) folle retraçant les projections de David Brooke dans d’autres gens, dans d’autres feuilles, sa projection et son conscient qui ne serait qu’un amoncellement de bribes prises au hasard dans son subconscient et ses oublis au-delà de son « total recall », et son amnésie mi-feinte mi-réelle, à se voguer seul entre les souvenirs accumulés sans les écouter, les parodies folles de métaphores, l’inverse ou parfois l’un sans l’autre, les gens totalement déconnectés liés autour, dans un réseau totalement affolant qui finit par se gentiment percuter dans un encombrement épistolaire d’ampleur magique, tous parties de David Brooke aussi, tous oubliant, car on sait aussi bien que Dostoïevski et Borges que deux et dont feux quatre que l’oubli est la seule chose qui compte, la mémoire absorbe absolument tout seule la capacité d’envoyer valdinguer des choses compte; et toujours métaphore, métaphore de métaphore au milieu de la contrebande biblique rognée quand les hommes sont à la fois eux-mêmes et leurs propres parodies et que Jésus était le plus haut des contrebandier créateur par nature, non haha créateur ne veut toujours rien dire, il y a connexion. Avec un travail assez fabuleux sur la création et l’envoi de soi à travers l’autre, parasitant. Alors qu’en même temps à peu près je pataugeais dans Alphabetical Africa, à me dire qu’assez tôt, au G ou au H, on ne voyait plus spécialement la contrainte, du moins cela semblait assez naturel pour que quelqu’un n’étant pas au courant ne remarque rien, et finalement assez happé en accélérant de nouveau par cette histoire de continent qui rétrécit, d’attaque de fourmis et de Reine transexuelle (?) qui fait peindre d’entiers états d’orange ou de bleu. Et je suis si feignant que je ne vais même pas, dans la colonne de droite sur ce blog, ajouter un truc « la parole philosophique entendue dans la rue de la semaine », avec pour inaugurer non pas cette gamine plus haut évoquée, mais par une sorte de guignol à crête qui, discutant avec un ami, a en me croisant dit ce que de mes oreilles fines j’entendis sortant d’une séance de cinéma d’un film de merde, « t’sais les gens tac-tac tu vois. ». De quoi élever son esprit. Mais ce qui m’a redonné l’envie je crois après retour c’est cette lecture en français (peut-être était-ce là une accentuation du problème : lecture presque uniquement anglaises) de Steinbeck avec Des souris et des hommes, avalé en me remémorant Faulkner (et par convection Mishima) et Beckett parfois, pour la campagne et les duos, la force tirée d’un apparent néant, le ridicule jamais atteint. Après ça, avant de finir AA et la Smuggler’s Bible, achevés à douze minutes d’intervalle au maximum, encore incapable de lire plus d’une quarantaine de pages d’affilée et le plus souvent à peine quinze, je suis reparti sur Des putes pour Gloria et pendant que je commençais à taper ce message j’ai googlé le titre pour trouver la couverture récente et tombe chez untel puis chez Bartelby (j’avais oublié), en tombant sur le mot de Pygmalion je me souviens de cette histoire de Ballard (The smile je crois) mais on s’en fout, et je suis probablement sans espoir pour toujours en avoir un peu, à encore m’imaginer que cette Gloria existe vraiment hors de l’imagination de Jimmy, ne serait-ce qu’une base totalement différente de ce qu’il en a fait, sachant bien que dans l’absolu ça ne change strictement rien à sa passion pathologique et nécrosée, finalement un peu comme lui, sidéré par ses propres retours, sa capacité à aller en avant pour suivre son arrière inexistant, plus profondément dans la merde. Et encore une fois, si Europe Centrale n’éveille par son flux pas énormément de choses chez moi, ici comme dans La famille royale je me retrouve à errer dans les bas-fonds au milieu des putes et des pauvres mecs qui ne seront jamais adoubés ni absous. Père Noël si tu pouvais m’apporter quarante millions d’euros et des perspectives des fois ça m’arrangerait.

30.11.07

Addenda


q) J’ai recopié plus ou moins soigneusement le premier chapitre d’Alphabetical Africa. En guise de comparaison (avec le post immédiatement sous celui-ci) disons. Voilà. Je suis donc un hors-la-loi : si jamais on m’intente un procès, pour… eh bien… reproduction illicite, j’espère que quiconque aura cliqué aidera à ma défense.

u) Mon programme télé m’indique que cette nuit, vers minuit 45, notre amie m6 diffuse l’épisode 5x09 de scrubs, dont quelques photos et un extrait ont été donnés ici. Si vous n’aimez pas m6, vous avez probablement raison, n’hésitez pas à demander des choses au Père Noël. Pour vous convaincre de la qualité de la série, voici un petit bout de l’épisode 6x06, My Musical (épisode musical donc), avec une chanson sur le caca.



o) This is fixed in the paperback. Plus donc raison de s’interroger sur d’éventuelles dérives maritimes et sensorielles de bêtises et d’innocence. Mais, passons à un autre sujet en étant cohérent; le post que tu viens éventuellement de cliquer (celui sans lequel tu ne comprends pas vraiment le pourquoi du comment) est illustré par un petit visuel d’Amer Béton, le film, plus qu’inspiré de l’œuvre éponyme de Taiyo Matsumoto (intégrale en un volume chez Tonkam à 30 €, c’est cher et ces andouilles ont fait des fautes d’orthographe dans leur traduction mais tant pis). Et c’était bien. Même avec quelques échos positifs concernant l’adaptation à l’écran, je restais plus ou moins inquiet. Sur la rythmique et le passage du N&B à la couleur notamment. Pas grand’chose à redire à ce niveau; si l’on perd un tantinet l’aspect changeant du travail original (ce n’est pas forcément flagrant, mais on assiste souvent d’une case à l’autre à des perspectives qui se modifient, des bâtiments en proie au vent, etc.), l’ensemble trouve ses marques autre part, dans son foisonnement de couleurs et ses explosions formées par les aléas de l’action. Pour la peine, je vous renvoie à cette légère chronique laissée peu après la sortie de l’ntégrale (bon je m’aperçois que j’avais même placé du Pynchon au milieu, c’est pas normal même si ça prouve une certaine cohérence, et ça me renvoie à toute la thématique de la lumière à dans AtD).

i) J’ai commencé à relire Against the Day avec mon paperback. Relire est un bien grand mot étant donné que je n’ai mangé que le tout premier chapitre, d’ailleurs l’un des plus court de l’affaire. A ceux qui ne l’auraient pas fait, je conseille de revenir dessus, c’est assez effrayant de voir tout ce qui est déjà dedans. Oui, on sait. Mais là, quand même, c’est incroyable. Des petites phrases lancées à l’ahasard au dialogue final, on est déjà dedans lors même que seulement six personnages sont présentés (je suppute que sur l’ensemble, on en compte dans les trois ou quatre centaines).

!) Toward Grace ne s’appelle même plus vraiment Toward Grace. OH SHI-

28.11.07

Alcoolique Anonyme.

Alphabetical Africa, de Walter Abish, est un court roman de 52 chapitres. Vous en parler ? Pourquoi pas, mais je n'en suis qu'au 4ème. L'oulipesque ou perspicace observateur aura remarqué que 52 est égal à deux fois 26, le nombre de lettres de notre alphabet. Hop. Le premier contient uniquement des mots qui s'amorcent par un a. Le deuxième uniquement par a ou b. Ainsi de suite jusqu'au milieu, où, non content de placer quelques mots en z, le rebours débute.

Je n'ai aucune idée du nom de cette contrainte, s'il existe même, mais ça pourrait donner, si l'on tente de copier le concept pour le premier chapitre, quelque chose comme ce qui suit.

A Albuquerque, Alphonse, agité, a appris à avancer à axe authentique (art antique, abscons; arbitraire, abrupt—aveugle). Atmosphère accablante autour : Alphonse abandonne Albuquerque, appareille. Après analyse, Al alla à Avignon; aspirant à apaisement, à activités aisées. Avignon assura accalmie, armistice à affairement affolé. Août (à Avignon) : Al aperçut, amusé, Albert, ami américain. Alternatives : approche/abandon. Al Approcha (audace !), accosta; alla à allure agile avec Al (autre Al : Albert). Alla à atelier avec attirail, affaires (azurées, abricot, anis, acajou). Attirail, autre Al aussi. Arrivés, Al, Al (autre Al) accèdent à atelier, apposent approbation à—Arrêt! Assez. Argousins (alguazils) arrêtent Al. Al (autre Al) aussi, avec. Attroupement autour. Abois, acclamation alentour. Agglomération abrutie, approximativement assemblée autiste. Accrochage agressif, aigu. Al (autre Al), acerbe (ardent aussi), âprement annonce avec aisance: —Ah, animaux, ahuris, australopithèques ! Assidûment affûtés à arrêter âmes altruistes, authentiques. Autorisation ? Argument ? Arh, aucun, admirable artifice, authenticité avilie ! Admissible ? Antidémocrates ! Asservisseurs !
Assistant à autonomie absente, à aversion d’Al (autre Al, Albert) Al (Al antérieur, Alphonse) affecté, abasourdi, a angoisse, anxiété. Al (antérieur) affole, appréhende. Albert a, anormalement, anéanti alguazils, ainsi assemblée abandonne action, action absente, action acceptable a avoir ailleurs. —Allons ailleurs, allons autre, aboient autistes à amas. Avancent allegro : Albert, Alphonse abasourdis. Alphonse autrement, assommé. Albert apaisé après accusations allongées : apostrophe a agi. Autant attribuer appareillage aux augures Aliennes.
Avant ! Atelier artistique à Albert, aussi actuellement à Amanda (antilope australe) Ahmed (arrogant arabe), Arial (archer anorexique), Arnold (adipeux apache aristotélicien), Alban (arbalétrier argentin), Adrien (aryen alcyonien), Agamemnon (argien, Atride, aussi archer), autres amis activistes (ah ah) avec. Anarchie académique, alcool aqueux aux angles, artifices, artificiers, animations, ardeur amorphe, associés abattus assoupis alourdis alités. Aventure après aventure, Akt (appellation atelier, absurde avatar) accorde agonie. Aberrant. Al a arbitré: apathie à abolir. Al atterré, Alphonse assouvi. Aspirant à allumage (amorce à amont), Akt acte. Ardu. Agit. Ardu aussi. Ainsi aigre, amer, à allègre avenir, accélère, active, acharne. Al abandonne Akt, analysant ampleur anodine, adopte avenir attrayant, admirable!; ambitionne amont, apogée, altitude, apex (aphélie?). Aventurera assimilations, apostasies. Ataraxie. Alphonse (Albert ?) accompagnera accomplissement. Albert apprécie. A âge avancé, arqué, appréciera autant. Apprenant à abraser, Al a alacrité adorable. Abraser ? Ah… abus argoté, accumulation ajoutée…
Abrégeons ! Al abandonne Avignon, autre Al aussi, arrivent à Alger, apparaissent à Abidjan, aboutit à Addis-Abeba. Ah, Afrique. Alexandrie… Alexandra, ah (airs, arias, aubades, assèchements, agonies ablutives, anéantissement aquatique—Alexandra-ah !). Ancré à Addis, Al accoste Antoinette, augurée amie (accessoirement amante), adorable, abordable, agréable à aviser. Approche avec apparat, articule avec accent, accort avec accord. Achèvement adéquat : Antoinette accepte absorption aqueuse avec Al (Al autre a arrêté à Abuja, abattu, affaibli, abjectement accablé, aboulique). Avancée à Anubis, assommoir à abondance apparente : Al avoue animation, attachement, appel. Al avale, Antoinette abreuve, aussitôt agilement avinés. Après autres arrosages, Antoinette aspire à avaler autre affaire; Al, avisé, alléché, attend anxieusement. Auteur approuve, apprécie. Auteur attache Antoinette (abject!)… Appartement, alcôve : Al arrache agrafes, annule adhésif, admire avantages avidement. Al attaque, avale, absorbe, Antoinette ahane, abonde. Agapes anatomiques, abandon alangui. Auteur amené à adoucir, à altérer, assonances acrobatiques.
Avance abusivement active, à avril après.
Après ? Al adultérin ? Attaché ? Antoinette amoureuse ? Approximative ? Ah… arcanes astucieuses, absconses aussi, anxiété. Affirmativement, Auteur achève agréablement : attribuons à Al affection, adoration, admiration, ainsi Antoinette amusée. Attribuons aussi à Antoinette amitié, angélisme, ainsi Al assouvi. Appellation avec A auroral (aube, amorce) affirmant aventure (adroitement anonyme) ? Absente, aucune… angoissant.