5.9.07

Cinquante ans pan dans les dents.

Il y a cinquante ans (demi siècle, cinq décennies, dix lustres, cinq decades et beaucoup plus de décades—environ 1826 je crois) sortait quelque chose qui était bien loin de ce genre de précisions. Pas d’ailleurs une première publication, mais ce qui est devenu un roman majeur, espèce de porte-drapeau d’une génération déjà déclinante alors même qu’on la nommait publiquement, envoyant à travers le pays moribond un paquet non négligeable de gugusses dont quelques uns iront emmerder son auteur et sa mère, frappant à leur porte, cherchant ce qu'il ne trouveront probablement pas. On the Road, deuxième roman de Jack Kerouac, montrait, le cinq septembre 1957, après quelques six années à tenter de le refiler aux éditeurs à coups de modifications et de découpes, Kerouac montrait donc à l’Amérique son envie de liberté, d’espaces, de vin, de sexe et d’attaches ne se trouvant pas là où tout le monde a l’air de les trouver. Sur un ton qui, malgré les corrections et réécritures pour enfin être publié, reste ce qu’il prétendait être : spontané. Une sorte d’oralité déferlante, jazz et limpide, parfois si rapide que ses phrases se percutent, se couplant.

Sal Paradise en guise de Kerouac, Dean Moriarty en guise de Neal Cassady. Sur la route eux deux et d’autres, New York, San Francisco, Mexique à la fin des 40s.


Sans tenir rigueur au décalage horaire ou à quelque autre contrainte voulant qu'il y a exactement cinquante ans à la minute près le roman n'était pas encore dans les bacs à légumes de l'Amérique, ce cinq septembre deux mille sept sonne le 50ème anniversaire d'On the road. On sort les langues de belle-maman, et on ânonne, annonce que de gentils éditeurs y ont aussi pensé, profitent de l'occasion pour sortir des trucs qui autrement seraient sortis il y a deux mois ou dans vingt et un jours (ou jamais). Et d'ailleurs, il y a des trucs estampillés On the road 50th anniversary sortis mi-août (ça et ça (entre autres peut-être)).

Premièrement; On the road, the original scroll. Soit le texte original, tout tapé sur quelques immenses feuilles scotchées en avril 1951. Normalement un peu plus long, avec plus de cul. Et les vrais noms des gens il paraît. Chouette.
Deuxièmement; un volume intitulé Road Novels 1957-1960 qui sort à la Library of America, ce qui est quand même un peu classe. Volume qui contient On the road (sur la route), The Dharma Bums (les clochards célestes), The Subterraneans (les souterrains), Tristessa, Lonesome Traveler (le vagabond solitaire), ainsi qu'une sélection de trucs issus de son journal.


Le 5 septembre, c'est vraiment super coule. Et un beau post sur Kerouac dans pas très longtemps avec un peu de chance.

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