Hier, je me suis aperçu que chez amazon, on vendait des exemplaires de The Cannibal, de John Hawkes, qui font une page. Peut-être la page centrale du livre de sable ;
hier, j’ai lu ce message de pedro et les commentaires qui allaient avec. J’étais d’accord. Je voulais poster un commentaire, ne serait-ce que pour souhaiter joyeux anniversaire, mais ne l’ai pas fait. Je me suis dit que Michael Chabon avait l’air plus intéressant que ce que j’en pensais sans l’avoir jamais lu. Me suis dit que j’avais souvent pensé Against the Day comme une sorte de texte d’adieu, mais jamais comme un testament. Si c’est le cas, le legs est fabuleux. Si ça ne l’est pas, le legs est fabuleux. Je me suis aussi demandé un peu étrangement si après sa mort des romans et essais trouvés dans son tiroir à chaussettes allaient sortir. Me suis aussi demandé pourquoi les tasses de genre que fausto évoque en commentaire seraient obligées de se briser : le genre me semble être assez malléable pour que les tasses puissent être aussi molles que les montres de Dalí, se fondant à moitié plutôt que se brisant. Si elles ne sont pas malléables, l’écrivain, la surface sur laquelle on lâche ou lance les tasses, peut absorber le choc. Rebond sans bris. Je me suis aperçu après ça que je faisais peut-être semblant de ne pas comprendre ce qu’il disait, et que les fondues de genres devenaient des patchworks si denses qu’une observation transversale donne tout ce qu’il y avait avant le collage, le résultat du collage et quelques morceaux qui ont été percutés trop loin et sont revenus, à doses variantes, principalement poussiéreuses ;
hier, j’ai écrit un roman. Il fait une ligne et demie. Je l’ai intitulé hubris. Peut-être est-il fini ;
hier, avant d’avoir lu le message cité plus haut, je me demandais encore si le monde de Barsoom peuplé d’hommes rouges, verts, blancs, jaunes et noirs d’Edgar Rice Burroughs était plus qu’un simple mélange entre science-fiction et récit d’aventures. Son monde post-scientifique et très Antique à la fois, pourquoi pas visionnaire, jamais vraiment vu en détails, ERB se concentrant plus sur les personnages et l’action est-il bien plus intéressant qu’il ne le paraît de prime abord, projection d’un avenir craint et d’un pan de passé héroïque qui se sont confondus, enfilade de questionnements posés en arrière-plan (dans The Master Mind of Mars (Le Conspirateur de Mars) ou Synthetic Men of Mars (Les hommes synthétiques de Mars) pour exemples les plus criants, il semble y avoir bien plus de questionnements que ceux directement évoqués dans leurs pages) pour ne pas parasiter une intrigue simple ou par incapacité à en faire quelque chose de réellement intéressant (on voit qu’il le fait assez laborieusement mais avec passion dans deux des trois romans de son Cycle de la Lune, avec The Moon Men (Les conquérants de la Lune) et The Red Hawk (Les héritiers de la Lune)) ou cherche-je à donner du relief à ce qui a été une des principales lectures de ma jeunesse ?;
hier, Asafa Powell a battu son record du monde du cent mètres, je me demande combien de mots peut écrire Richard Powers en ces 9’74".
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9 commentaires:
Oh, il fallait oser commentariser (sic) - surtout si c'est pour m'affirmer que pour une fois j'aurais peut-être raison!
Des fonds de tiroir pynchoniens dans l'avenir, peut-être, voire déjà (je ne me souviens plus quelle université US possède dans ses archives un projet de comédie musicale par Pynchon et un ami - et quelques lettres privées du Pynch ont déjà fait surface).
Quant à Michael Chabon, il est ce que j'appelle "un honnête artisan" - ni mauvais ni génial. Il est de passage le 25 septembre prochain à la librairie Village Voice à Paris - j'y serai, pas par admiration (on en est pas là...) mais juste histoire de voir le bonhomme qui, à défaut d'être génial, a l'air plutôt sympathique.
Ah, et moi aussi hier soir j'ai écrit un bout de roman, il faisait neuf ligne et s'est (prévisiblement) terminé par les mots suivants en capitales : MAUVAIS MAUVAIS MAUVAIS MAUVAIS ---
Ah, otarie, j'aimerais que la deuxième version soit la bonne, mais je ne pense pas qu'elle le soit plus que la première. Cette histoire de tasse brisée était une image rapide et pas nécessairement sérieuse pour dire que Pynchon, par exemple, lorsqu'il faisait du genre, en prenait des morceaux qu'il rassemblait avec plein d'autres choses, à un point tel que si on reconnait le genre, ce n'est franchement plus ça non plus.
Rendez-vous à Pelucidar…
J'allais demander ce qu'était Pellucidar, lorsque j'ai soudain repensé au "Dictionnaire des lieux imaginaires" de Manguel et Guadalupi ; je l'ai aussitôt agrippé dans ma bibliothèque à la lettre M, j'ai feuilleté jusqu'à la lettre P, et là j'ai trouvé mon bonheur et tout est aussitôt redevenu crystal-clear.
Indispensable, ce dico. Mon livre de chevet quand j'étais petit.
Hier (pour continuer) canal a passé un épisode des Simpson (Moe nia Lisa/Moe'N'a Lisa, HABF19) avec Chabon (et Franzen et Vidal et Tom Wolfe--d'ailleurs pedro tu en avais posté une image je crois) et Pynchon, vu très rapidement.
Ma foi fausto, vive la valeur ajoutée.
(note pour demain : penser à me procurer ce dictionnaire...)
Oui, ce dictionnaire est vraiment indispensable. Pellucidar par exemple à droit à un long article de quatre pages (et les oeuvres de Burroughs y sont largement présentes). Calvino, Swift, Tolkien, Borges, Baum (Oz), y sont omniprésents parmi plein d'autres curiosités inconnues.
Bizarrement, on n'y trouve pas le Veisshu de Pynchon : il est vrai que Manguel n'aime pas du tout Pynchon - de son propre aveu, il trouve le Pynch "agaçant".
Quoiqu'il en soit, c'était très beau...
Et en plus, j'ai la toute première édition, en grand format, celle de bien avant Actes Sud: elle date de 1980, son titre était à l'origine "Guide de nulle part et d'ailleurs", éditions du Fanal. Je la couve jalousement.
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